Journaleco
Journaleco.

5G au Maroc : la course est lancée entre les opérateurs télécoms

L’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a officiellement lancé, début juillet 2025, le processus d’attribution des licences 5G au Maroc. À travers un appel à concurrence adressé aux opérateurs titulaires d’une licence 2G, 3G ou 4G, l’autorité de régulation donne le coup d’envoi à une nouvelle ère de connectivité à très haut débit. Mais au-delà de l’aspect technique, c’est un véritable bras de fer stratégique qui s’annonce entre les trois principaux acteurs du marché : Maroc Telecom, Orange Maroc et Inwi.

Trois prétendants, un enjeu stratégique

L’appel à concurrence publié par l’ANRT définit des critères techniques, financiers et de couverture qui devraient départager les opérateurs dans leur ambition de rafler les premières fréquences 5G. Pour les experts du secteur, cette compétition s’apparente à une bataille cruciale : celui qui lancera le plus rapidement un réseau 5G performant pourrait capturer des parts de marché majeures, notamment dans les segments entreprise et industriel.

Maroc Telecom, fort de sa base installée et de son infrastructure dense, pourrait partir avec un avantage. Mais Inwi, très agressif sur les offres innovantes, et Orange Maroc, bien positionné sur les services numériques, entendent bien jouer les trouble-fête.

Un marché de 5G porteur mais exigeant

Le déploiement de la 5G n’est pas seulement un enjeu de vitesse : il s’agit d’un levier de transformation économique, capable de stimuler la compétitivité des entreprises, d’attirer les investissements technologiques, et d’accompagner les ambitions du Maroc en matière d’industrie 4.0, de smart cities et de services publics dématérialisés.

D’après les prévisions de l’ANRT, le Maroc ambitionne une couverture progressive des grandes villes à horizon 2026, avec un investissement initial estimé à plusieurs milliards de dirhams pour le déploiement des infrastructures compatibles (antennes, fibre, data centers…).

 Des exigences strictes pour éviter les déserts numériques

Dans son cahier des charges, l’ANRT impose aux candidats des obligations claires en matière de couverture géographique, de qualité de service, et de respect des normes environnementales et sanitaires. Les opérateurs devront garantir une couverture urbaine rapide, mais aussi assurer une extension future vers les zones rurales et périurbaines, souvent moins rentables mais essentielles pour l’inclusion numérique.

Les licences délivrées incluront également des engagements en matière de délais de mise en service, de partage d’infrastructures, et de sécurité des réseaux, dans un contexte international marqué par les préoccupations liées à la cybersécurité et à la souveraineté numérique.

Vers une 5G « made in Morocco » ?

L’introduction de la 5G pourrait aussi booster le tissu industriel national, en favorisant l’émergence d’un écosystème technologique local autour des objets connectés, de la réalité augmentée, de l’intelligence artificielle ou encore des véhicules autonomes. Des startups marocaines sont déjà en embuscade pour proposer des services innovants à partir de la nouvelle connectivité.

De plus, ce lancement intervient dans un contexte de grands chantiers nationaux, tels que les préparatifs de la Coupe du Monde 2030 ou la mise en œuvre de la stratégie Maroc Digital 2030, qui nécessitent des infrastructures de télécommunication de nouvelle génération.

vous pourriez aussi aimer

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.