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Le rétablissement de l’Afrique déterminé par la réaction des gouvernements à l’innovation dans les soins de santé, aux pressions croissantes de l’endettement et à l’insécurité régionale

Control Risks, le spécialiste mondial de la gestion des risques, et Oxford Economics Africa, ont annoncé aujourd’hui le lancement de la sixième édition de leur « Africa Risk-Reward Index ».

L’Africa Risk-Reward Index est le guide de référence pour les décideurs politiques, chefs d’entreprise et investisseurs. Le rapport décrit l’évolution de la situation en matière d’investissement sur les principaux marchés africains et présente une perspective fondée et à long terme des principales tendances qui façonnent l’investissement dans les économies africaines.

L’Afrique continue d’être fortement touchée par la pandémie de Covid-19, les campagnes de vaccination progressent lentement et d’autres vagues d’infections sont probables, mais d’une manière inégale et parfois imprévisible, ce qui présente autant de défis que d’opportunités Les scores des avantages ont augmenté sur l’ensemble du continent, substantiellement dans certains cas, mais les scores de risque révèlent un tableau plus varié. Les deux scores ne s’équilibrent pas toujours ; par exemple, le résultat des dernières élections en Zambie a mené à une amélioration significative de son score de risque, mais le rétablissement du pays reste entravé par une crise de la dette persistante.

En outre, la reprise a lieu dans un contexte géopolitique de redéfinition des relations de l’Afrique avec le reste du monde. L’édition 2021 de l’Africa Risk-Reward Index examine cette conjoncture complexe. Nous expliquons comment les réponses des gouvernements à trois questions essentielles (soins de santé post-pandémie, dette et insécurité) peuvent accélérer, ou freiner, la reprise économique de l’Afrique. Les trois articles examinent en détail ces problèmes clés, signalant les risques et les opportunités qu’ils peuvent représenter. Les risques et les avantages précis de tout investissement varient évidemment beaucoup selon le secteur et le projet, mais le rapport vise à servir de point de départ pour la discussion, à remettre en question les idées reçues et à définir des priorités en vue d’une exploration plus approfondie.

L’essor des biotechnologies

La pandémie de Covid-19 a mis en évidence une des vulnérabilités de l’Afrique : sa dépendance à l’égard de l’aide extérieure en matière de soins de santé et de biotechnologies. Bien que les gouvernements africains aient réagi avec une rapidité souvent impressionnante à la pandémie, les tests et le traitement ont été limités par un manque de de capacités. Les campagnes de vaccination avancent lentement en raison des difficultés d’approvisionnement, les autres régions du monde achetant de grandes quantités de doses pour leur propre usage. Cet article montre comment ces difficultés ont déclenché de nouveaux, et comment de ce qui promet de devenir un secteur passionnant.

« Le déploiement de la vaccination à l’échelle mondiale a été extrêmement décevant, et la distribution inégalitaire des vaccins soulève des interrogations à la fois morales et médicales. Toutefois, un espoir se dessine : les difficultés auxquelles l’Afrique a été confrontée pour obtenir non seulement des vaccins mais aussi toute une gamme d’équipements et de traitements ont stimulé l’innovation et encouragé d’importants investissements dans les capacités africaines en technologies et biotechnologies médicales. L’émergence d’un secteur biotechnologique africain recèle un énorme potentiel qui dépasse largement la pandémie de Covid-19 et de simples applications de soins de santé », déclare Barnaby Fletcher, associé directeur de Control Risks.

Des capacités de séquençage génomique sont en cours d’installation au Liberia, au Nigeria, au Sénégal et en Sierra Leone. Plusieurs autres initiatives visent à accroître la capacité du continent à développer et fabriquer des vaccins, notamment un centre de transfert de technologies du vaccin à ARNm en Afrique du Sud et des installations de fabrication en Égypte, au Maroc et ailleurs. Les laboratoires, les centres de dépistage, les solutions numériques transfrontalières de test et de traçage ont proliféré. Il se peut que ces développements aient été motivés par la Covid-19, mais leur application ne se limite pas uniquement à la pandémie actuelle ou même aux soins de santé. La croissance d’un secteur biotechnologique en Afrique représente d’immenses opportunités pour les investisseurs du continent et dans de multiples autres secteurs.

Décrypter la crise de la dette en Afrique

Avec un ratio dette/PIB combiné ayant atteint en 2020 son plus haut niveau depuis vingt ans, l’Afrique est confrontée à une nouvelle crise de la dette. Dans ce contexte globalement préoccupant, certains cas sont encore plus inquiétants, comme la Zambie, premier pays à faire défaut sur sa dette pendant la pandémie de Covid-19 à la fin de l’an dernier. La pandémie n’a pas provoqué le fardeau de la dette africaine, mais elle l’a exacerbé et le coût du service de la dette va consommer des ressources budgétaires qui devraient être utilisées pour soutenir le redressement post-pandémie du continent.

Selon François Conradie, économiste politique principal chez Oxford Economics Africa, « Le fardeau de la dette africaine s’est considérablement alourdi au cours des 18 derniers mois, car les gouvernements ont emprunté pour financer à la fois leur riposte face à la Covid-19 et les mesures de relance visant à atténuer l’impact économique de la pandémie. Dans le contexte actuel de la faiblesse des taux d’intérêts, la dette semble gérable mais la Fed américaine vient d’annoncer clairement que l’heure de la réduction des mesures de relance monétaire avait sonné. Quand les banques centrales commenceront à remonter leurs taux, les gouvernements africains seront confrontés à des problèmes auxquels ils ne trouveront pas facilement de solutions. »

Le fardeau de la dette présente des risques pour les économies comme pour les entreprises. L’obligation de remboursement de cette dette mettra les entreprises publiques à rude épreuve et aura tendance à limiter les opportunités des acteurs du secteur privé qui font affaires avec les gouvernements. Si les options de restructuration ou de remboursement de la dette sont limitées, certaines solutions innovantes sont toutefois en discussion et en train d’être testées. Les nouvelles obligations sociales et les mécanismes de financement régionaux n’offriront pas de solution miracle permettant de revenir à une gestion budgétaire saine, mais ils pourraient contribuer à réduire la menace que représente l’endettement et offrir de nouvelles opportunités aux investisseurs.

L’impact de l’interventionnisme militaire en Afrique

Le retrait de l’armée américaine de l’Afghanistan en août semble confirmer un fait qui se précise depuis longtemps : le monde occidental n’a plus beaucoup envie d’intervenir militairement à l’étranger. Et cela vaut également pour l’Afrique. Les États-Unis se sont retirés de la Somalie en janvier, tandis que la France a annoncé son intention de réduire sa présence militaire au Sahel. Or ces reflux se produisent au moment où la recrudescence du militantisme et des tensions dans la Corne de l’Afrique accroissent l’instabilité et nuisent à la sécurité du continent comme jamais depuis des décennies.

En l’absence d’interventions militaires étrangères, quelles nouvelles approches seront adoptées pour faire face à ces menaces et organiser la sécurité du continent ? Des acteurs africains et extérieurs stratégies, ce qui rendra les prochaines années difficilement prévisibles. Au mieux, ces stratégies pourraient prendre la forme d’une coopération régionale, comme l’a montré l’intervention de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) au Mozambique, voire d’une redéfinition complète des moyens de lutter contre le militantisme. Au pire, des actions unilatérales menées par des pays cherchant à s’imposer en tant que maîtres de la sécurité aggraveront les tensions, ce qui conduira à des courses à l’armement, comme avec l’exemple actuel du différend entre le Maroc et l’Algérie. Cet article révèle le changement de la dynamique de l’aide militaire en Afrique et examine quelles en sont les conséquences pour le cadre sécuritaire au sein duquel les investisseurs doivent opérer.

Méthodologie

L’Africa Risk-Reward Index est basé sur la combinaison de scores évaluant les risques et les avantages, et intègre l’analyse des risques économiques et politiques réalisée par Control Risks et Oxford Economics Africa.

Les scores de risques de chaque pays sont issus de l’EPRE (Economic and Political Risk Evaluator), tandis que les scores des avantages intègrent les prévisions de croissance économique à moyen terme, la taille et la structure de

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