Abidjan : Le Maroc participe activement à la 12e édition de l’Africa CEO Forum

Les travaux de la 12e édition de l’Africa CEO Forum, un événement de grande envergure placé cette année sous le thème « un New Deal public-privé peut-il rebattre les cartes en faveur du Continent ? », ont démarré lundi à Abidjan, avec la participation d’importantes délégations issues de quelque 75 pays, dont le Maroc.
La délégation marocaine prenant part à cet événement de deux jours est composée de responsables représentant, entre autres, le ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des politiques publiques, de l’OCP, de Casablanca Financial City Authority, de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc, ainsi que de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P).
Elle comporte également des responsables du Port Tanger Med, de la Société Royale d’Encouragement du Cheval, ainsi que des acteurs privés opérant dans les secteurs notamment, de la banque, de la finance, des assurances, des mines et hydrocarbures, de la pharmacie, et de l’industrie.
La séance d’ouverture de cet événement, qui rassemble plus de 2.800 participants des secteurs public et privé, dont des chefs d’entreprises, des investisseurs, et des décideurs publics, a été rehaussée par la présence des Chefs d’Etat de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, du Ghana, John Dramani Mahama, de la Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani, de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, du Rwanda, Paul Kagamé, outre les chefs de gouvernements notamment de Tanzanie, de Guinée, et du Cameroun.
L’objectif de ce forum est de bâtir un « New Deal » entre les Etats et les entreprises africaines pour accélérer la transformation économique du Continent, et de mettre en lumière la gouvernance économique comme nécessité universelle pour stimuler l’investissement, renforcer la confiance et libérer le potentiel du secteur privé africain.
Intervenant à l’ouverture de ce grand rendez-vous, le président ivoirien a rappelé que le monde subit de profonds bouleversements et des mutations majeures sur les plans géopolitique, économique et financier.
« Nous devons désormais œuvrer au renforcement des échanges intra-africains à travers la poursuite des efforts de transformation de nos matières premières et progresser plus rapidement dans la mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Africaine (ZLECAf) », a ajouté M. Ouattara, émettant le vœu de voir cette édition de l’Africa CEO Forum servir de moment de vérité et d’engagement pour concevoir conjointement des solutions concrètes et ambitieuses.
De son côté, le Directeur général de la Société Financière Internationale (IFC), Makhtar Diop, a indiqué que le potentiel de l’Afrique est immense, à l’image de sa diversité, déplorant, par ailleurs, le fait que ce potentiel demeure largement inexploité, des ressources naturelles aux infrastructures, de la technologie au capital humain.
Pour réaliser ce potentiel, il est nécessaire « de mobiliser le capital privé au service d’une Afrique compétitive, productive, capable de créer massivement des emplois et d’inspirer le reste du monde », a-t-il dit, relevant que « pour atteindre cet objectif et répondre aux aspirations de la jeunesse, nous avons besoin d’un new deal entre les entreprises et les décideurs publics ».
- Amir Ben Yahmed, PDG de Jeune Afrique Media Group, a fait savoir, quant à lui, que « l’Afrique doit développer sa capacité à dialoguer et donner les moyens au secteur privé pour jouer son rôle dans la libération de la croissance ». « C’est une condition clé pour retrouver un positionnement favorable dans le nouveau contexte international », a-t-il dit.
L’un des moments forts de cette édition est l’opportunité accordée aux candidats à la prochaine présidence de la Banque Africaine de Développement de présenter leurs visions lors d’un grand débat public.
L’Africa CEO Forum offre donc l’opportunité d’explorer les perspectives d’un « New Deal » pour renforcer les relations entre les gouvernements et les entreprises en Afrique, qui repose sur trois piliers essentiels, à savoir : l’amélioration de la gouvernance, l’optimisation des politiques publiques et l’accélération de la Zone de Libre Echange Africaine (ZELCAf), dans un contexte mondial marqué par la montée du protectionnisme, la réduction de l’aide au développement et des coûts d’endettement élevés.
Initié conjointement par le Groupe Média « Jeune Afrique » et la Société Financière Internationale, ce forum ambitionne d’apporter des solutions concrètes à ces défis et opportunités, avec un focus sur les manières d’optimiser la collaboration public-privé afin de faire progresser le développement durable.
Au menu figurent des débats stratégiques de haut niveau, des plénières ainsi que des ateliers, abordant de multiples thèmes, tels que la gouvernance pilotée par l’intelligence artificielle, l’avenir énergétique de l’Afrique, la résilience des chaînes d’approvisionnement et l’évolution du financement local dans un contexte de baisse de l’aide au développement.