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Afrique : Les institutions financières mènent une transformation majeure

Les institutions financières opérant en Afrique entreprennent, dans un contexte exceptionnel lié à la pandémie, une transformation de leur business model, de leur gouvernance et de leurs capacités de gestion des risques, selon le premier African Financial Industry Barometer, élaboré par Deloitte en partenariat avec l’Africa CEO Forum.

«L’enquête révèle que les trois grandes priorités des institutions financières au cours des 12 prochains mois sont les suivantes, au premier rang desquelles la numérisation qui, pour une large majorité, est la première priorité. 56% ont commencé un programme de digitalisation et 31% des répondants lanceront leur programme de numérisation à court terme (dans les 12 prochains mois)», relève un communiqué conjoint de Deloitte et Africa CEO Forum.

La deuxième priorité est l’efficacité opérationnelle, puis la maitrise des risques émergents, note la même source, faisant remarquer que les institutions financières sont confrontées à d’importantes pressions sur leur rentabilité, notamment dans ce contexte de sinistralité croissante.

Pour ce qui est de l’impact de la crise sur le modèle économique des industries financières, le communiqué soulève que «pour 59% l’industrie financière africaine présente une attractivité croissante malgré les récents départs des groupes internationaux»

Et d’enchaîner : «La crise a entraîné un niveau moyen de transformation durable, quel que soit le type d’établissement. Les compagnies d’assurance ont moins d’opportunités de croissance alors que les banques expriment un risque de fragilisation de leur business model».

L’un des facteurs clés du succès de la transformation de l’industrie financière est le niveau d’interaction entre les acteurs traditionnels et les nouveaux arrivants, note la même source, relevant que la capacité d’une institution financière traditionnelle à ouvrir ses systèmes à un partenaire est essentielle, voire obligatoire dans certaines juridictions comme l’Europe.

«Les résultats de l’enquête montrent que les institutions financières africaines ont une perception positive de l’Open Banking-Insuring : 58%. De plus, 42% des institutions financières ont déclaré avoir déjà initié des partenariats avec des Fintechs / Insuretechs et 42% prévoient de le faire à court terme. Enfin, pour plus de 70%, ces partenariats sont destinés à développer de nouvelles activités ou de nouveaux produits», précise le communiqué.

S’agissant de la politique de gouvernance et de gestion des risques, le communiqué fait savoir que, dans les conseils d’administration, il est désormais indispensable d’intégrer des membres indépendants qualifiés. «Près de 60% des répondants ont l’intention d’avoir plus de 25% de membres indépendants à moyen/long terme»

Et d’ajouter que «la grande majorité des institutions financières ont mis en place les comités spécialisés traditionnels (comité d’audit, comité des risques) et installent progressivement les nouveaux comités du conseil d’administration tels que le comité technologique ou les comités d’éthique et de relations publiques».

Le communiqué ressort également que les risques liés à la cybersécurité ont été déclarés comme étant les plus importants, ce qui est cohérent avec la numérisation et le risque qu’ils prennent en s’ouvrant à d’autres acteurs. «Les risques financiers (en particulier le risque de crédit) et opérationnels nécessitent une nouvelle approche de gestion, notamment par l’innovation. Afin de gérer ces risques, les institutions africaines doivent améliorer leur cadre d’investissement, l’enquête montre que la plupart d’entre elles s’inscrivent dans cette volonté puisque 41% déclarent disposer d’un cadre de Risk Appetite Framework», poursuit le communiqué.

L’enquête montre, en outre, un intérêt croissant pour les finances vertes et durables traditionnelles (intégration de critères ESG dans les investissements, investissements socialement responsables). 42% couvrent déjà l’intégration des critères ESG dans leurs portefeuilles d’investissement, 23% intègrent déjà des investissements socialement responsables et 41% l’envisagent à court terme. Seulement 19% couvrent les Green Bonds et 35% ne la considèrent pas comme une priorité.

«Les institutions financières opèrent dans un paysage réglementaire et un environnement macroéconomique en pleine évolution, malgré certaines améliorations elles doivent faire face à de nouveaux défis. Le baromètre confirme un formidable appétit d’innovation (numérisation, ouverture des banques – Open Insuring, partenariat avec Fintechs et Insurtechs). Cependant, de réels axes d’amélioration existent sur des sujets émergents comme la finance numérique, la protection des données personnelles», selon Aristide Ouattara, Partner Risk Advisory, cité dans le communiqué.

Fondé en 2012, l’Africa CEO Forum réunit chaque année décideurs des plus grandes entreprises africaines, investisseurs internationaux, dirigeants de multinationales, chefs d’État, ministres et représentants des principales institutions financières actives sur le continent. Lieu de rencontres de haut niveau, de partage d’expériences et de décryptage des tendances affectant le monde des affaires, le Forum s’attache à proposer des solutions concrètes et innovantes pour faire avancer le continent et ses entreprises.

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