Hydrogène, batteries, phosphate… le Maroc séduit la Chine verte

Avec 18 milliards de dollars, le Maroc se positionne comme le deuxième pays après l’Indonésie en matière d’investissements étrangers réalisés par des entreprises chinoises spécialisées dans les technologies vertes, selon un rapport de l’Université Johns Hopkins.
Intitulé « Le bond vert de la Chine : l’expansion rapide des investissements chinois dans la fabrication de technologies propres », le rapport indique que le Maroc occupe la première place en termes d’investissements chinois cumulés dans les technologies propres, grâce notamment aux montants considérables injectés dans les matériaux pour batteries – soutenus par ses importantes réserves de phosphate – ainsi que dans l’hydrogène vert. Sa proximité avec l’Europe, combinée à des accords commerciaux et des politiques industrielles favorables, en fait un hub stratégique pour les fabricants chinois de technologies vertes cherchant à élargir leur accès au marché européen.
Le document fait état d’une croissance rapide des investissements étrangers des entreprises chinoises dans les technologies vertes, précisant que « depuis 2022, ces investissements ont dépassé les 220 milliards de dollars américains, couvrant des secteurs tels que les batteries, l’énergie solaire, l’énergie éolienne, les véhicules à nouvelles énergies (NEV) et l’hydrogène vert ». Le laboratoire de politiques industrielles de l’Université Johns Hopkins ajoute que « la fabrication de matériaux pour batteries est devenue le secteur le plus important pour les investissements chinois dans les technologies vertes. En tenant compte des accords conclus pour 2025, les engagements annoncés dépassent 62 milliards de dollars, bien que ce secteur recense un peu moins de projets que l’énergie solaire ».
Toujours selon le rapport, « les pays de l’ASEAN concentrent le plus grand nombre de projets ; cependant, la part du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord a progressé en 2024 pour représenter plus de 20 % des nouvelles transactions, alors que plus de 75 % des projets se concentrent dans les pays du Sud ou les marchés émergents ». Le document souligne enfin que l’un des principaux moteurs des investissements chinois dans un pays réside dans sa capacité à donner accès à des marchés ou à des matières premières, que ce soit au niveau national ou via des pays tiers.