Maroc : Un plan ambitieux de 6,2 milliards de dirhams pour relancer l’élevage après sept années de sécheresse

Le gouvernement marocain a annoncé ce jeudi le lancement d’un vaste programme de soutien à l’élevage d’un montant de 6,2 milliards de dirhams (environ 595 millions d’euros), destiné à redonner un nouvel élan à ce secteur stratégique, lourdement impacté par sept années consécutives de sécheresse. Ce plan s’étalera sur deux ans et vise à garantir la pérennité du cheptel national tout en améliorant les conditions de vie des éleveurs.
Ce programme intervient dans la lignée de l’appel lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 26 février dernier, invitant les citoyens à ne pas célébrer cette année la fête de l’Aïd al-Adha, afin de préserver les ressources animales dans un contexte de pénurie hydrique exceptionnelle.
Lors d’un point de presse tenu après la réunion hebdomadaire du gouvernement, le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a détaillé les principaux axes de cette initiative, qui mise sur les récentes pluies pour relancer la dynamique du secteur. L’objectif est clair : renforcer la résilience de l’élevage marocain grâce à des mesures financières, techniques et sanitaires.
Parmi les mesures phares figurent :
La restructuration des dettes de 50 000 éleveurs, pour un coût de 700 millions de dirhams (67 millions d’euros), entièrement pris en charge par l’État ;
Des subventions pour les aliments pour bétail, d’un montant de 2,5 milliards de dirhams (240 millions d’euros), afin d’atténuer les coûts pour les éleveurs ;
Une campagne de marquage des femelles ovines et caprines pour éviter leur abattage et préserver la reproduction, avec pour ambition d’atteindre 8 millions de têtes femelles d’ici mai 2026. Chaque éleveur recevra une aide directe de 400 dirhams (environ 38 euros) par femelle marquée et conservée ;
Une campagne sanitaire préventive couvrant 17 millions de têtes ovines et caprines, pour un coût de 150 millions de dirhams (14 millions d’euros), afin de prévenir les maladies liées à la sécheresse ;
Un soutien technique via des plateformes d’insémination artificielle et d’amélioration génétique, représentant un investissement de 50 millions de dirhams (près de 5 millions d’euros).
Le ministre a précisé que 3 milliards de dirhams (288 millions d’euros) seront mobilisés en 2025, et 3,2 milliards (307 millions d’euros) en 2026, pour garantir la durabilité du cheptel et accompagner les éleveurs dans cette phase de redressement.
Ce programme ambitieux confirme l’engagement du Maroc à renforcer la souveraineté alimentaire du pays et à assurer un avenir durable à ses territoires ruraux.