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Quand les femmes rurales bâtissent l’économie sociale et solidaire du Maroc

À l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, l’Office de Développement de la Coopération (ODCO) célèbre l’essor de l’entrepreneuriat collectif féminin. En 2025, la participation des femmes au mouvement coopératif a progressé de 6 %, signe d’une dynamique qui transforme en profondeur l’économie sociale et solidaire du Royaume.

Les femmes s’imposent désormais comme une véritable force économique. À travers 7 891 coopératives exclusivement féminines, elles rassemblent plus de 73 000 adhérentes, dont près de la moitié évoluent en milieu rural. Au total, 267 953 femmes participent aujourd’hui activement au mouvement coopératif national, et 61 % d’entre elles proviennent des territoires ruraux. Ce changement d’échelle consacre une réalité nouvelle : la femme rurale ne se limite plus à préserver les traditions, elle dirige, innove et crée de l’emploi au cœur de son territoire.

Aicha Errifaai, Directrice Générale de l’ODCO déclare : « L’autonomisation économique des femmes rurales n’est pas seulement un enjeu social, c’est un pilier de développement durable. En renforçant leurs compétences, leur accès aux marchés et au financement, nous construisons un modèle coopératif plus inclusif, capable de transformer durablement les territoires. »

Cette dynamique s’inscrit dans la vision nationale de faire de l’autonomisation économique des femmes un levier de développement durable. En cohérence avec la feuille de route gouvernementale pour l’emploi, l’ODCO positionne le modèle coopératif comme un outil stratégique de création d’opportunités, de réduction des disparités régionales et de consolidation de la prospérité partagée. En facilitant l’accès des femmes rurales à la formation, aux marchés publics et à l’accompagnement technique, l’Office transforme l’entrepreneuriat collectif en véritable moteur d’émancipation.

L’évolution du modèle coopératif féminin s’appuie sur un héritage ancestral, celui de la solidarité rurale. Dans les douars, les femmes ont toujours su unir leurs forces pour partager les travaux agricoles, s’entraider lors des récoltes ou constituer des tontines.

Ce capital social, fondé sur la confiance et la coopération, demeure la base du mouvement coopératif moderne. Aujourd’hui, l’ODCO accompagne cette tradition vers de nouveaux horizons. L’Office incite les coopératives féminines à se diversifier au-delà des activités historiques — couture, broderie ou élevage — qui représentent encore 28 % des initiatives recensées, pour s’engager dans des filières innovantes comme la transformation agroalimentaire, le tourisme rural, les énergies renouvelables, l’économie circulaire ou l’agriculture biologique. Il favorise également leur inclusion économique à travers des partenariats actifs avec l’INDH, les ministères concernés, les universités et les collectivités territoriales.

Pour accompagner cette transition, l’Office multiplie les rencontres de terrain. Entre le 29 septembre et le 17 octobre 2025, treize rencontres régionales ont été organisées à Tanger-Fahs Anjra, Berkane et Nador, Khémisset, Benslimane, Midelt, Tinghir, Kalaat Sraghna, Chtouka Aït Baha, Guelmim, Laâyoune-Boujdour et Dakhla. Ces rencontres ont rassemblé 573 participantes et participants, dont 489 femmes. Dans plusieurs régions, la majorité des femmes présentes étaient jeunes et issues de centres de formation ruraux, signe d’un nouvel élan générationnel.

Au-delà des chiffres, ces initiatives traduisent la volonté de faire reconnaître la femme rurale comme une actrice centrale du développement territorial. Soutenir une coopérative féminine, va au-delà d’un geste solidaire, “c’est un choix économique conscient qui crée de la valeur, maintient l’emploi local et consolide la cohésion sociale.”

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