Sefrou : le projet de la zone industrielle d’Aïn Chkak suscite la colère des professionnels
Le projet de la zone industrielle d’Aïn Chkak, dans la province de Sefrou, revient au cœur des débats après la montée des voix des acteurs économiques et professionnels réclamant des solutions urgentes pour faciliter l’accès des travailleurs et des entrepreneurs à cette zone, toujours confrontée à plusieurs obstacles plus de vingt ans après son lancement.
Lors de la session de l’Assemblée générale de la Chambre de commerce, d’industrie et de services de la région Fès-Meknès, tenue le jeudi 30 octobre à Sefrou, plusieurs intervenants ont exprimé leur mécontentement face à la lenteur de l’avancement des travaux et au retard de l’ouverture effective. Ils ont souligné notamment les difficultés de recrutement de la main-d’œuvre provenant de la ville de Fès, faute de moyens de transport adéquats, ainsi que l’absence de solutions concrètes pour l’approvisionnement en eau, essentielle pour les activités de tannerie, dans un contexte marqué par la rareté croissante des ressources hydriques.
Les membres de la chambre se sont également interrogés sur les raisons du retard accumulé par ce projet structurant, dont l’idée remonte à la fin des années 1990, lorsque le terrain avait été acquis auprès de la commune d’Aïn Chkak au début des années 2000.
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En réponse à ces critiques, la société Al Omrane Fès-Meknès, maître d’ouvrage délégué du projet, a précisé que la pandémie de la Covid-19 a fortement impacté l’avancement des travaux, nécessitant une révision globale du plan technique et financier ainsi que la mobilisation de fonds supplémentaires. Le budget initial, fixé à 303 millions de dirhams, a ainsi été revu à la hausse pour atteindre plus de 372 millions de dirhams.
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Sur les 240 unités industrielles prévues, seuls cinq investisseurs ont pu déposer leurs demandes d’autorisation après avoir réglé leurs dus, tandis que deux projets seulement ont obtenu les autorisations nécessaires pour démarrer leur activité.
S’étendant sur 80 hectares, la zone industrielle d’Aïn Chkak a été officiellement lancée en octobre 2020 dans le cadre d’un partenariat réunissant le ministère de l’Industrie et du Commerce, le ministère de l’Énergie et des Mines, la wilaya de Fès-Meknès, le Conseil régional, la Chambre de commerce et d’industrie, la préfecture de Sefrou, la commune d’Aïn Chkak et la Fédération des industries du cuir.
Destinée principalement aux industries du cuir, agroalimentaires et semi-chimiques, cette zone vise à renforcer l’attractivité économique et créer de nouveaux emplois dans un environnement industriel moderne respectueux des normes environnementales, grâce notamment à la mise en place d’un bassin de traitement des eaux usées industrielles.
Cependant, la persistance des obstacles liés au transport, aux équipements et au manque de coordination entre les partenaires risque de retarder davantage la mise en service effective du projet, accentuant la frustration des professionnels qui espèrent depuis des années voir émerger une zone industrielle capable de stimuler le développement économique de Sefrou.