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Abdelkader Motaa, une légende s’éteint

Le comédien marocain, figure emblématique du théâtre et de l’écran, s’est éteint à l’âge de 85 ans. Un artiste au parcours exceptionnel, salué par des générations.

Le monde artistique marocain est en deuil. Abdelkader Motaa, l’un des comédiens les plus respectés et les plus aimés du Royaume, s’est éteint le 21 octobre 2025 à l’âge de 85 ans. Sa disparition laisse un vide profond dans le paysage culturel national, tant son nom est lié à l’histoire du théâtre et de la télévision marocains.

De Derb Sultan aux planches du théâtre

Né en 1940 à Casablanca, dans le quartier populaire de Derb Sultan, Abdelkader Motaa a grandi dans des conditions modestes. Orphelin de père très jeune, il quitte l’école pour aider sa famille en exerçant divers petits métiers. C’est dans le scoutisme qu’il découvre, presque par hasard, le théâtre. Cette rencontre avec la scène marquera à jamais son destin.

Très vite, son talent naturel s’impose. D’abord comédien amateur, il devient l’un des piliers du théâtre marocain moderne, avant de conquérir la radio, la télévision et le cinéma. Sa carrière s’étendra sur plusieurs décennies.

Une filmographie qui a marqué des générations

Abdelkader Motaa a incarné des personnages inoubliables au cinéma et à la télévision. Parmi ses œuvres marquantes : Wechma (1970), El Chergui ou Le silence violent (1975), Les Bandits (2003), ainsi que de nombreuses séries télévisées à succès comme Khamsa w Khmisa, Setta min Settin, Awlad Nas, Douayer Zaman ou encore Larmes des hommes.

Son interprétation du personnage de Tahar Belfriat dans Khamsa w Khmisa reste gravée dans la mémoire collective. Avec son jeu sobre, sa voix profonde et sa présence scénique puissante, Abdelkader Motaa imposait le respect et la fascination.

Un artiste discret et digne

Loin des feux de la rampe, Abdelkader Motaa incarnait une rare humilité. Réservé, fidèle à ses principes, il n’a jamais cherché la célébrité tapageuse. Ce qui comptait pour lui, c’était le travail bien fait, l’amour de son art et la sincérité dans le jeu.

Ses dernières années ont été marquées par la maladie. Atteint d’un cancer de la prostate et souffrant d’une perte progressive de la vue, il s’est retiré de la scène publique. Malgré la souffrance, il est resté digne et lucide jusqu’au bout.

Une disparition qui émeut tout un pays

L’annonce de sa mort a provoqué une vague d’émotion à travers le Maroc. Des artistes, des institutions culturelles, des journalistes et de nombreux citoyens ont rendu hommage à ce grand nom qui a contribué à façonner le patrimoine culturel marocain.

Sa fille a également livré un témoignage poignant sur ses derniers instants, évoquant avec regret le peu de visites reçues durant sa maladie — un rappel bouleversant de la solitude que connaissent parfois les grandes figures dans leurs dernières années.

Une mémoire vivante

Abdelkader Motaa laisse un héritage artistique considérable. Il appartient à cette génération fondatrice qui a fait rayonner le théâtre et le cinéma marocains bien au-delà des frontières. Son parcours, de Derb Sultan aux scènes nationales, inspire et inspirera encore longtemps les jeunes artistes.

En ces moments douloureux, la rédaction de BTPnews et de journaleco présente ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à tous ceux qui l’ont admiré.
Que Dieu l’accueille dans Son vaste paradis.

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