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CESE La culture du Cannabis  vue par les Marocains

Le Conseil Economique Social et Environnemental a consacré le focus de son rapport annuel au titre de l’année 2020 à l’examen de la situation économique, sociale et environnementale dans les zones de culture du cannabis. Fruit d’un processus d’écoute et de consultation d’acteurs institutionnels, d’experts, d’élus locaux, d’associations, de réseaux de citoyens vivant dans les zones concernées par la culture du cannabis (focus-groupe) ainsi qu’un échantillon représentatif de la population marocaine (sondage), ce focus vise à susciter une prise de conscience nationale sur la nécessité de changer la situation des zones de culture du cannabis, qui se caractérise par un préjudice aussi bien économique, social qu’environnemental.

En vue de mieux comprendre les perceptions des citoyen(ne)s concernant la culture du cannabis, les voies de développement des zones concernées par cette culture, ainsi que les inflexions à opérer pour sortir de la situation actuelle, le CESE a réalisé un sondage auprès d’un échantillon représentatif de la population marocaine de 1054 personnes âgées de 18 à 69 ans.

Les résultats de cette consultation ont été pris en compte dans l’élaboration du diagnostic qui a sous-tendu la vision du CESE ainsi que les recommandations. Les points saillants de ce sondage sont présentés ci−après : 59% ont lu, vu ou entendu des informations sur le cannabis récemment, principalement sur sa réglementation (62%) et son utilisation à des fins médicinales (43%).  94% des personnes sondées s’accordent sur le caractère historique de la culture du cannabis au Maroc. Elles sont à 91% à penser qu’elle constitue la seule source de revenus pour les familles de certains territoires, et contribue à la création d’emplois et 86% au développement économique. Pour ce qui est des territoires de culture de cannabis, la zone de Ketama est la plus citée (65%), suivie de Chefchaouen et sa région (17%) puis de la région d’El Hoceima (15%). 47% des sondés pensent que la culture du cannabis contribue à la dégradation de l’environnement et 77% considèrent que la consommation du cannabis impacte négativement la santé.

79% des sondés pensent que la culture du cannabis devrait être permise, sur autorisation spéciale. 64% des personnes interrogées pensent que l’autorisation doit concerner exclusivement les régions historiquement cultivées et 58% les habitants des régions où elle est historiquement cultivée uniquement. Le principal moyen perçu de développement socioéconomique des territoires de culture du cannabis est, selon 61% des sondés, l’investissement public dans les infrastructures (routes, hôpitaux, écoles…). Plus de 80% pensent que la légalisation du cannabis (à usage thérapeutique, cosmétique ou industriel) aura un impact positif sur les aspects économiques, notamment en ce qui concerne l’export de produits médicaux, la création d’emplois dans les territoires concernés et l’économie du Maroc en général. Afin d’aider les agriculteurs dans les territoires de culture du cannabis, les personnes interrogées citent en 1er lieu l’octroi de subventions et d’aides au financement (51%), ou encore la formation des agriculteurs dans le domaine agricole (29%) et la création de coopératives agricoles (29%). Au classement des intentions d’utilisation des produits à base de cannabis, des différences d’appréciation sont observées selon l’usage proposé : produits thérapeutiques (83%) ; produits cosmétiques (74%) ; emballages et papier (61%) ; produits textiles (58%) ; matériaux de construction (52%) ; compléments alimentaires (42%).

Le Conseil Economique Social et Environnemental appelle à concevoir et mettre en œuvre une stratégie intégrée de développement économique, social et environnemental dans les zones de culture du cannabis, incluant les cultivateurs locaux et les associant aux divers usages licites de la plante et à sa transformation industrielle.

 

K.Fakhir

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