COP28 : le Maroc en avant-scène de l’Économie Bleue
Le Maroc a mis en avant, lors de la 28è Conférence des parties sur le changement climatique (COP28) à Dubaï, son engagement et ses efforts déployés pour promouvoir l’économie bleue à même de jouer un rôle central dans le bien-être des populations, indique le ministère de l’Economie et des finances.
“Le Maroc affirme son engagement indéfectible envers la durabilité, la lutte contre les changements climatiques, l’innovation et le développement territorial. Ces efforts concertés, appuyés par des partenariats solides, témoignent de la détermination du Maroc à façonner un avenir où l’économie bleue joue un rôle central dans le bien-être des populations et la préservation de notre planète”, fait savoir le ministère dans un communiqué sur la participation du Royaume au sujet de l’économie bleue à la COP28 qui s’est déroulée du 30 novembre au 12 décembre.
Le 3 décembre, le Pavillon Maroc a accueilli un side event majeur sur le thème de “l’aquaculture inclusive au service de l’Économie Bleue”, réunissant un panel d’experts de renom, rappelle la même source.
Parmi les participants figuraient des représentants de la Banque Mondiale (BM), de la Banque Islamique de Développement (BID), de l’Agence Nationale de Développement de l’Aquaculture (ANDA) et du ministère de l’Économie et des finances à travers son Unité de Gestion du Programme (UGP) Economie Bleue Maroc.
L’objectif de cet événement était de fournir des éclairages aux participants et à l’opinion publique sur les progrès et les initiatives du Maroc dans le domaine de l’économie bleue et de l’aquaculture durable, contribuant ainsi à la réalisation de l’Objectif de Développement Durable 14, qui vise à “conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable”.
De plus, cet événement visait à promouvoir le leadership marocain dans la formulation de politiques publiques favorisant les synergies et garantissant le financement d’activités nouvelles et génératrices de revenus, encourageant la durabilité, la lutte contre les changements climatiques, l’innovation et le développement territorial.
Dans son intervention, Meskerem Brhane, Directrice régionale MENA (Middle East and North Africa – Moyen-Orient et Afrique du Nord) pour le développement durable à la BM, a mis l’accent sur les mécanismes de financement de l’économie bleue permettant la libération du plein potentiel de ce nouveau moteur de croissance.
Elle a souligné les motivations de l’institution pour les filières bleues, notamment en matière de sécurité alimentaire, d’emploi et de services écosystémiques, tout en mettant en avant les potentialités du Maroc dans ces secteurs productifs tels que la pêche et l’aquaculture.
De son côté, Siham Fellahi de l’UGP Économie Bleue Maroc, a mis en avant l’intérêt de développer l’initiative économie bleue au Maroc, favorisant ainsi divers secteurs économiques capables de générer des investissements et de créer de l’emploi.
Elle a également insisté sur l’importance du leadership bleu et des initiatives visant à fédérer l’ensemble des parties prenantes, notamment sur les volets environnemental et social dans le cadre du programme national économie bleue financé par la Banque Mondiale.
Pour sa part, Majida Maarouf, Directrice Générale de l’ANDA, a présenté la stratégie de développement de l’aquaculture au Maroc, soulignant la synergie avec les principes de l’économie bleue.
Elle a particulièrement mis en avant la planification aquacole comme un outil innovant pour catalyser l’investissement productif et a rappelé la dynamique d’investissement aquacole au Maroc à travers la promotion de projets portés par des jeunes entrepreneurs, des femmes et des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) dans le cadre de programmes de développement, avec le soutien de la BM et de la BID.
Parallèlement, Daouda Ndiaye, chef de la division du changement climatique à la BID, a exposé la stratégie de l’institution pour la promotion des secteurs productifs capables de répondre aux enjeux de la sécurité alimentaire.
Il a aussi rappelé les grandes lignes du programme de financement, incluant l’enveloppe, la région, la filière, avec des objectifs stratégiques axés sur la promotion de l’investissement, la valorisation de la production et la stimulation du commerce et des exportations.
Sur le même sujet de l’économie bleue, plusieurs initiatives ont été concrétisées lors de la COP28, à l’instar du “Partenariat pour une Méditerranée Bleue”, prévu pour lancer ses opérations au début de 2024. Il a fixé un ambitieux objectif de mobilisation d’au moins 1 milliard d’euros d’investissements.
Ainsi au pavillon suédois, les partenaires et donateurs engagés dans ce Partenariat ont réitéré leur engagement en faveur du développement d’une économie bleue durable dans la région sud-méditerranéenne.
Cette déclaration d’engagement s’est concrétisée par la signature d’une lettre d’entente, officialisant ainsi leur participation au partenariat et annonçant le lancement des opérations dès le début de l’année 2024.
Le “Partenariat pour une Méditerranée Bleue” vise à relever les défis auxquels la mer Méditerranée est confrontée en orchestrant le financement de projets liés à l’économie bleue. Son action s’étendra aux régions de la Méditerranée et de la mer Rouge, en mettant initialement l’accent sur l’Égypte, la Jordanie et le Maroc.
Cette initiative collaborative a pour objectif de catalyser des projets durables qui contribueront à la préservation des écosystèmes marins dans ces zones cruciales.
La COP28 a rassemblé des représentants de près de 200 pays pour lutter contre la crise climatique. Un bilan des progrès de l’Accord de Paris a été établi, accompagné d’un plan d’action visant à réduire les émissions et à protéger les vies et les moyens de subsistance des populations.
Cette édition a marqué une avancée majeure avec la mise en œuvre du fonds de compensation pour les “pertes et dommages” climatiques des pays vulnérables. Cette décision historique, applaudie par les délégués du monde entier, concrétise le résultat principal de la COP27 en Égypte l’année dernière.
Pendant la conférence, plusieurs pays, dont les Émirats arabes unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Japon, ont annoncé leurs contributions financières à ce fonds.