La communauté douanière occupe une position centrale en matière de sécurité et de gestion des frontières et participe activement à la facilitation du commerce international.
C’est dans ce sillage que la Journée internationale de la Douane est célébrée, cette année, sous le thème “Pour une douane mobilisant ses partenaires historiques et nouveaux autour d’objectifs clairs” pour attirer l’attention sur le rôle des gardiens de frontières et promouvoir leurs efforts et leurs activités dans ce domaine.
Au Maroc, l’enjeu est grand. Par sa position en tant que plaque tournante commerciale vitale entre l’Europe et l’Afrique, le Royaume est confronté à des défis uniques qui exigent des efforts continus de la part des douaniers pour la sécurisation des flux de marchandises, tout en facilitant les échanges commerciaux.
Coopération Internationale : pierre angulaire des politiques douanières modernes
Conscient de cette situation, le Maroc, qui accorde une importance particulière à la facilitation du commerce international, ne cesse de renforcer ses collaborations avec d’autres pays et s’engage activement dans des partenariats internationaux.
Sur cet aspect, la douane marocaine joue un rôle central en matière de simplification des procédures douanières afin de stimuler les échanges commerciaux.
A cet égard, Larbi Belbachir, ancien haut fonctionnaire à l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII) et expert en lutte contre la fraude et le trafic illicite des stupéfiants, a souligné dans une interview accordée à la MAP, l’importance d’une collaboration étroite et constante entre les douanes, les institutions publiques et les opérateurs économiques, en exploitant les bénéfices des nouvelles technologies numériques qui révolutionnent les manières de réfléchir et de travailler ensemble.
Selon lui, il est crucial d’interconnecter davantage les systèmes, à travers des plateformes collaboratives et de partage qui automatisent et sécurisent l’échange instantané d’informations entre les différentes parties prenantes de l’écosystème douanier.
L’expert a également mis en avant l’analyse de données et le rôle fondamental de l’intelligence artificielle dans le traitement de volumes considérables de données, permettant non seulement de détecter les fraudes mais aussi d’améliorer la prise de décision.
Ainsi, il a noté que la modernisation des douanes marocaines est au cœur des réformes entreprises par le Royaume, avec des investissements significatifs dans la formation du personnel, l’acquisition de systèmes informatisés sophistiqués et l’alignement sur les normes internationales qui ont transformé les opérations douanières.
“Ces avancées ont, aussi bien renforcé l’efficacité de la douane, que contribué à créer un environnement commercial plus attrayant pour les acteurs économiques”, a-t-il relevé, ajoutant que la garantie de la transparence des échanges commerciaux est également capital.
“Là également, la technologie offre de nouvelles possibilités avec l’utilisation de la Blockchain qui permet de tracer les transactions commerciales et de renforcer la confiance entre acteurs transnationaux”, a expliqué M. Larbi.
De son côté, Zakaria Abbass, enseignant-chercheur et Consultant en Commerce International & Stratégie, souligne qu’il est essentiel que les administrations douanières s’engagent dans la coopération internationale pour gérer efficacement les défis du commerce transfrontalier.
“Cela inclut la participation à des initiatives mondiales telles que le Réseau de lutte contre la fraude douanière (CEN) de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), qui facilite l’échange d’informations et les actions collaboratives de lutte contre le commerce illicite”, a estimé M. Abbass dans un entretien accordé à la MAP.
Il a, en outre, expliqué qu’une gestion efficace des chaînes d’approvisionnement mondiales nécessite une coopération étroite entre les pays, ce qui implique non seulement le partage d’informations, mais également l’alignement des normes et des pratiques, citant l’exemple de la mise en œuvre de l’Accord sur la facilitation des échanges (AFE) de l’Organisation mondiale du commerce qui constitue une étape clé dans cette direction.
“En adoptant des mesures d’AFE, les pays peuvent réduire les coûts du commerce de 14,3% en moyenne, selon l’OMC”, a affirmé M. Abbass.
Perspectives d’avenir : des échanges commerciaux dynamiques et ouverts sur le monde
Les perspectives de la douane au Maroc en 2024 dessinent le portrait d’une institution tournée vers l’avenir, alliant modernisation, facilitation du commerce et renforcement de la sécurité frontalière.
À la croisée de l’innovation et de la sécurité, les douanes marocaines se positionnent comme un pilier essentiel dans la promotion d’un environnement commercial dynamique et sécurisé.
Pour M. Abbass, l’avenir de la gestion douanière sera probablement façonné par l’importance croissante de la durabilité dans le commerce, ce qui implique non seulement la poursuite de la numérisation et de l’automatisation des processus, mais également l’intégration de considérations environnementales dans les pratiques douanières.
Les services douaniers marocains, en mariant vigilance frontalière et facilitation du commerce, contribuent activement à façonner un environnement propice au développement économique et à l’épanouissement des échanges internationaux.
Avec leur dévouement, ils contribuent, chaque jour, à faire du Maroc un acteur majeur des échanges internationaux.