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La BAD et professeure Esther Duflo auscultent les maux des pays précaires avant les lourdes retombées. 

Dans une série de conférences organisée lundi dernier par la Banque africaine de développement (BAD), d’où on ressort avec une conclusion prouvant que les pays pauvres paieront lourdement les retombées du changement climatique. Des changements de comportement et des solutions technologiques s’imposent.

Le prix Nobel d’économie 2019, Esther Duflo, a déclaré lors de cet événement que les pays les plus pauvres subiront les pires conséquences et paieront le plus lourd tribut en matière de production économique et de mortalité du fait du changement climatique.

Professeure d’économie au Massachusetts Institute of Technology (MIT), Esther Duflo a indiqué dans son exposé placé sous le thème, « Économie utile pour des temps difficiles : comment relever les défis du changement climatique », que le déséquilibre entre pays riches et pays pauvres suivait la « règle des 10-50 » : « 10% des plus gros pollueurs sont responsables d’environ 50 % des émissions mondiales, et 50 % des plus faibles émetteurs sont responsables de 13 % des émissions mondiales ». Cette disparité est notamment due à la réticence des pays riches à s’engager résolument dans la lutte contre le changement climatique.

Dans un communiqué émis par la BAD, il a été évoqué également le sujet de la disparité à l’accès à la vaccination. Le FMI a estimé à 50 milliards de dollars le coût global de l’initiative Covax visant à assurer un accès équitable à la vaccination contre le Covid-19, pour 60 % de la population en deux ans, le prix Nobel 2017 a estimé que le bénéfice potentiel de cette opération était de 9 000 milliards de dollars.

Les efforts déployés au niveau mondial pour lutter contre la pandémie de Covid-19 n’incitent pas à l’optimisme quant à une réponse mondiale au problème du changement climatique. Elle en appelle donc à une action immédiate, car le monde ne pourrait pas uniquement compter sur l’innovation. « L’impact des solutions purement technologiques est souvent très décevant dans la pratique », a-t-elle prévenu.

De son côté, le président du Groupe de la BAD, Akinwumi A. Adesina, a salué les recherches économiques pragmatiques et les idées de la professeure Duflo. Selon lui, ses propos soulignent la nécessité de changer la façon dont la création de richesse se mesure. « Le PIB nous en dit très peu sur la façon dont la richesse est produite, a estimé Dr Adesina. Je suis un ardent défenseur de la nécessité de pondérer le PIB des pays en tenant compte de l’ampleur des nuisances qu’ils génèrent. », a-t-il déclaré.

Le président Adesina a échangé avec professeure Duflo sur l’importance d’une tarification précise du carbone comme mesure incitative pour les pays en développement. Il a proposé la création d’un fonds pour les puits de carbone afin de compenser des pays comme le Gabon et la République démocratique du Congo pour la préservation de vastes forêts qui absorbent le dioxyde de carbone. Les ratios dette/PIB de ces pays seraient nettement inférieurs si la valeur de leurs forêts était prise en compte, a noté Adesina.

Pour la professeure Duflo, il y a une crise de crédibilité et de confiance à l’égard des gouvernements dont les actions ne sont pas conformes à leurs engagements et pour obtenir le changement, il faudrait appliquer les réglementations mondiales. « La nature est plus forte que nous et les prédictions les plus sombres se confirment », d’où la nécessité d’une action collective.

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