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La Marche Verte : Le « coup de génie » qui a scellé une nouvelle ère au Sahara marocain

Un demi-siècle après l’événement, la Marche Verte continue de fasciner chercheurs et historiens. Dans son dernier ouvrage intitulé La Marche Verte, l’épopée Dieu, Patrie, Roi, le politologue marocain Mustapha Sehimi réexamine cet épisode historique comme un tournant fondateur de la souveraineté marocaine sur le Sahara, mais aussi comme un moment clé dans la redéfinition de l’identité nationale.

Une stratégie royale sans précédent
L’analyse de l’ouvrage, publiée dans le média spécialisé Atalayar, met en lumière la vision stratégique du défunt Roi Hassan II, qui a su conjuguer pression psychologique, diplomatie et mobilisation populaire. La Marche Verte, lancée le 6 novembre 1975, a été pensée comme une réponse pacifique à la colonisation espagnole. Elle a permis, sans effusion de sang, la récupération d’un territoire que le Maroc considère comme historiquement sien.

Pour Sehimi, il s’agit d’un véritable « coup de génie » politique : une action pacifique de masse qui a contraint Madrid à négocier son retrait, quelques jours seulement après le déclenchement de la marche.

De la mémoire à l’histoire
Au-delà du récit des faits, l’auteur explore la dimension symbolique et mémorielle de la Marche Verte, qu’il qualifie de « phare de la mémoire nationale ». Atalayar souligne l’importance de cette transmission historique, rappelant que « les nations vivantes transforment leur mémoire en histoire pour s’en approprier pleinement, dans un équilibre subtil entre fidélité et vérité historique ».

Sehimi s’attache ainsi à replacer la Marche Verte dans la conscience collective marocaine, où elle demeure un événement fédérateur, porteur de fierté et d’unité.

Des témoignages pluriels, y compris d’anciens opposants
L’ouvrage se distingue par la richesse de ses témoignages, issus de divers horizons, y compris d’anciens adversaires du régime. Parmi eux, Omar El Hadrami, ex-dirigeant du Front Polisario, admet que la Marche a « rebattu les cartes » et marqué un tournant irréversible. Quelques mois plus tard, le 28 février 1976, le drapeau marocain était hissé à Laâyoune.

Le célèbre historien Abdallah Laroui évoque quant à lui la « déflagration collective » provoquée par l’élan populaire sans précédent. Atalayar résume cette dynamique en ces termes : « politiques sceptiques, bourgeois pragmatiques et étudiants cyniques sont devenus des manifestants passionnés ».

Un héritage toujours vivant
En définitive, le livre de Mustapha Sehimi ne se contente pas de retracer un épisode historique : il propose une relecture politique et sociologique de la Marche Verte comme acte fondateur du Maroc moderne, mais aussi comme témoignage éclatant du leadership du Roi Hassan II.

À l’heure où le Royaume poursuit la consolidation de sa souveraineté sur le Sahara, cette œuvre vient réaffirmer la place centrale de la Marche Verte dans le récit national marocain, tout en nourrissant la réflexion sur les liens entre mémoire, politique et identité.

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