La SAMIR : Une lueur d’espoir ou un sursis illusoire ?

Le Tribunal de commerce de Casablanca a récemment accordé une nouvelle prolongation de trois mois à la Société Anonyme Marocaine de l’Industrie du Raffinage (SAMIR), permettant ainsi au raffineur en liquidation judiciaire depuis 2016 de poursuivre ses activités. Cette décision, rendue le 17 octobre 2024, s’inscrit dans une série de prolongations similaires visant à préserver les intérêts des créanciers et de l’État, représenté par l’Administration des Douanes et Impôts Indirects.
Cependant, cette énième prolongation soulève des questions cruciales sur l’avenir de la SAMIR et la stratégie adoptée pour sa sauvegarde. Depuis la mise en liquidation judiciaire, les tentatives de trouver un repreneur se sont soldées par des échecs répétés, laissant planer le doute sur la viabilité d’une telle approche. Les dettes accumulées, dépassant les 40 milliards de dirhams, pèsent lourdement sur les perspectives de redressement de l’entreprise.
Le maintien de l’activité vise certes à préserver les emplois restants et à éviter une vente en lots des actifs, ce qui signerait la fin définitive de la raffinerie. Néanmoins, sans plan concret de relance ou de restructuration, ces prolongations successives pourraient n’être qu’un répit temporaire, repoussant l’inévitable.
Il est impératif que les parties prenantes, y compris le gouvernement et les créanciers, réévaluent leur approche pour trouver une solution durable. Cela pourrait inclure une révision des conditions de cession, une restructuration de la dette ou même une intervention étatique plus directe pour assurer la pérennité de cette infrastructure stratégique.
En attendant, la SAMIR continue d’opérer sous ce régime de sursis, avec l’espoir que ces trois mois supplémentaires ne soient pas simplement une prolongation de l’agonie, mais le prélude à une véritable renaissance industrielle.
Réalisé par : A.kali