Le Maroc accroît ses importations de viande grâce à un nouvel accord avec l’Argentine

Pour diversifier sa chaîne d’approvisionnement en viande, le Maroc a approuvé les importations de viande de mouton et de chèvre en provenance d’Argentine, étendant ainsi le commerce de bœuf existant entre les deux pays.
L’accord, annoncé hier, intervient alors que le Maroc met en œuvre des mesures plus larges pour stabiliser son marché intérieur de la viande dans un contexte de défis d’approvisionnement persistants.
Le nouvel accord commercial a été rendu possible grâce aux efforts de collaboration entre le ministère argentin des Affaires étrangères, le Secrétariat de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche et le Service national de la santé et de la qualité agroalimentaire (SENASA).
Pour se conformer aux exigences d’importation marocaines, les exportateurs argentins doivent remplir deux conditions clés établies par l’Office national de sécurité alimentaire du Maroc (ONSSA) : obtenir des certificats sanitaires auprès des autorités compétentes en Argentine et obtenir une certification d’abattage Halal auprès d’organisations islamiques autorisées au niveau national.
L’expansion des relations commerciales intervient à un moment crucial pour le secteur de la viande marocain. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a récemment annoncé que le Maroc avait pour objectif d’importer jusqu’à 20 000 tonnes de viande rouge, fraîche et congelée, d’ici fin 2024. Selon le dernier rapport, environ 10 000 tonnes ont déjà été transformées pour l’importation.
Les capacités d’exportation de viande de l’Argentine en font un partenaire stratégique du Maroc. Au cours des neuf premiers mois de 2024, les exportations de viande de bœuf argentine ont dépassé 699 900 tonnes, soit un record depuis 50 ans.
Plus spécifiquement pour la viande de mouton et de chèvre, l’Argentine a exporté plus de 5 000 tonnes entre janvier et novembre 2024, avec comme principaux acheteurs le Brésil, le Qatar, l’Espagne, Israël, la Tunisie et les Pays-Bas.
La décision du Maroc d’accroître ses importations de viande est une réponse aux difficultés rencontrées sur son territoire. Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a attribué les pressions actuelles sur le marché à la diminution du cheptel national, causée par des années de sécheresse successives et par la hausse des prix des aliments pour animaux.
Le gouvernement a mis en œuvre diverses mesures pour répondre à ces défis, notamment la suspension des droits d’importation et de la TVA sur les viandes fraîches et réfrigérées.
Pour garantir le contrôle de la qualité, l’ONSSA a mis en place des exigences strictes pour tous les produits carnés importés. Celles-ci comprennent notamment des certificats sanitaires et d’abattage Halal obligatoires délivrés par les autorités autorisées des pays d’origine, ainsi que l’utilisation d’installations de stockage agréées par l’ONSSA.
Le nouvel accord commercial avec l’Argentine s’inscrit dans la stratégie plus large du Maroc visant à sécuriser son approvisionnement en viande grâce à des partenariats internationaux.
En novembre, le Conseil de gouvernement, dirigé par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, a approuvé des mesures visant à élargir les quotas d’importation et à prolonger la suspension des droits d’importation sur les bovins et les ovins nationaux.
Cette évolution s’inscrit dans la continuité de la présence croissante de l’Argentine sur le marché international de la viande. La nation sud-américaine a renforcé sa position grâce à des normes sanitaires élevées, des mesures de contrôle de la qualité et la mise en œuvre de technologies spécialisées, selon les récentes discussions entre les autorités agricoles argentines et brésiliennes.