Un communiqué des autorités sanitaires accuse le gouvernement marocain de chercher « à faire du profit au détriment de la santé et de la dignité des citoyens ».
La Coordination nationale des responsables et cadres du ministère de la Santé et de la Protection sociale du Maroc (MSPS) a publié le 15 septembre une déclaration nationale urgente, appelant les professionnels de la santé du secteur public et tous les citoyens à s’unir contre la menace de privatisation du système de santé publique marocain.
La déclaration prévient que les politiques gouvernementales actuelles, notamment dans le secteur de la santé, visent à transférer la santé publique au secteur privé.
Selon la coordination, cela constitue une menace sérieuse pour les fondements des soins de santé, en particulier pour les groupes vulnérables, et pour l’État-providence que le gouvernement prône depuis longtemps.
« L’objectif principal du gouvernement dans le domaine de la santé est de faire du profit aux dépens de la santé et de la dignité des citoyens, ce qui entraînera une détérioration de la qualité des services de santé fournis », peut-on lire dans le communiqué. « Nous vous appelons à prendre conscience de l’ampleur du danger imminent qui menace l’établissement de santé publique. »
Selon la Coordination, les droits des salariés du secteur de la santé, notamment le statut des fonctionnaires et la centralité des salaires, et les droits des citoyens à un bon traitement à des prix raisonnables sont interconnectés et indissociables.
Ils soutiennent que l’état actuel de la couverture sanitaire universelle n’est pas en mesure de répondre à la demande croissante de services de santé, et que le gouvernement a exploité cette situation pour adopter des politiques de privatisation au service des lobbies du secteur privé.
En conséquence, la Coordination a appelé tous les travailleurs du secteur de la santé à s’unir et à se mobiliser au sein de sa coordination pour atteindre les objectifs souhaités. « Nous sommes appelés à être vigilants et solidaires pour faire face à cette atteinte à nos droits et à nos acquis, au vu de la complicité de certaines parties avec le gouvernement pour faire passer ces politiques injustes », exhorte le communiqué.
La Coordination a annoncé qu’elle est en train d’élaborer un programme de protestation progressif qui comprend des étapes et des mesures qui seront annoncées prochainement, dans le but de rétablir les droits et les acquis et de corriger le cours des choses.
Cela sera particulièrement urgent si le gouvernement ne révoque pas les lois n° 39.21, 08.22 et 209.22, qui, selon lui, constituent une atteinte au statut réglementaire et administratif des employés du secteur de la santé.
Dans un premier temps, la Coordination appelle tous les agents du MSPS à porter effectivement un badge portant la mention « Mon travail est une ligne rouge » dans tous les services déconcentrés du ministère, ainsi que dans toutes les formations sanitaires publiques, à compter de la publication de cette déclaration. Elle appelle également au boycott de tous les rapports mensuels, y compris les rapports du programme de santé.
La Coordination a également exhorté tous les organismes de défense des droits humains, les composantes de la société civile et toutes les forces de défense des services publics, notamment de la santé, à soutenir leurs revendications, à se tenir à leurs côtés pour défendre ce qu’ils appellent une cause juste et à s’opposer au projet de privatisation du secteur de la santé.
« En conclusion, nous affirmons que nous, au sein de la Coordination, sommes déterminés à poursuivre la lutte pour atteindre nos objectifs légitimes et les défendre, quels que soient les sacrifices que cela implique », conclut le communiqué. « Ce qui ne se fait pas par la lutte… se fait par une lutte plus intense. Les droits sont saisis, ils ne sont pas accordés. »