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L’Etat doit adapter son rôle aux nouvelles réalités économiques et sociales

L’Etat doit adapter son rôle et ses missions aux nouvelles réalités économiques et sociales, tout en s’appuyant sur des institutions, des lois et des règles formelles, a indiqué, vendredi à Rabat, le Trésorier Général du Royaume, Noureddine Bensouda.

“Il s’agit en fait de la gouvernance, fondée sur une vision stratégique à moyen et long terme, qui constitue un art de la mise en œuvre, un art de l’action, un art de concevoir des dispositifs cohérents avec les objectifs poursuivis””, a souligné M. Bensouda à l’ouverture de la 15ème édition du Colloque international des Finances Publiques, organisée sous le thème: “Quel modèle de gouvernance des finances publiques dans un monde de multi-crises”.

M. Bensouda a, dans ce sens, relevé que les moments de crises “ne sont pas constitués que de difficultés et de chocs auxquels nous devons faire face, mais représentent également des opportunités pour réformer les finances publiques, afin de les assainir et de reconstituer des marges de manœuvre”, mettant l’accent sur la nécessité d’améliorer la capacité extractive des ressources financières et humaines avec l’optimisation de leur emploi en tant qu’une des réformes les plus importantes à mettre en œuvre.

Il a, en outre, mis en exergue la nécessité de mobiliser tout le potentiel fiscal, à travers la mise en place d’un système qui tend vers plus de solidarité, de prélèvements universels, de diminution des cas spécifiques et des particularités qui mettent en difficulté la cohérence globale du système fiscal.

M. Bensouda a, par la même occasion, relevé l’impératif de passer par un renouvellement des concepts économiques, qui prend en compte les réalités du 21ème siècle, afin de réussir le redressement de l’économie et des finances publiques dans un contexte multi-crises.

“Trouver des solutions durables aux crises et risques actuels et remettre l’économie et les finances publiques sur des trajectoires de croissance et de viabilité requiert donc le renouvellement des concepts économiques, du cadre législatif et réglementaire et des outils et instruments, tenant compte des réalités du XXIe siècle”, a-t-il précisé, mettant en avant l’importance de la réduction des inégalités sociales, spatiales, de patrimoine, de revenu et d’intelligence, en tant que gage du maintien de la cohésion sociale.

Le Trésorier Général du Royaume a également souligné l’importance de prioriser l’éducation et la formation de ressources humaines dans le relèvement des véritables défis du 21e siècle, caractérisé notamment par une situation économique et sociale inédite, marquée par une confluence de crises et de risques majeurs, en l’occurrence la crise sanitaire, la crise géopolitique, la rupture des chaînes d’approvisionnement, la crise alimentaire, l’inflation, la crise de l’endettement et la hausse des taux d’indtérêt.

Passant en revue les différents chocs que traverse le monde à l’heure actuelle, le président de l’Association pour la fondation internationale de Finances Publiques (FONDAFIP) et directeur de la revue française de finances publiques (RFFP), Michel Bouvier, a, pour sa part, mis en relief le caractère “inadapté” du modèle de gouvernance financière publique face à une multiplicité de crises.

M. Bouvier a, dans ce sens, mis en garde contre la difficulté et l’incapacité de maîtriser l’évolution des dépenses publiques, l’évolution de la pression fiscale, de la dette publique et des déficits publics, en dépit de la sophistication des outils de contrôle de gestion, chose qui met en évidence l’existence d’”une faille dans le processus de régulation”.

“Ce processus est très souvent confondu avec celui du contrôle de la gestion, une confusion qui conduit à centrer les réflexions sur les techniques et les outils, alors qu’en préalable il convient de s’interroger sur la pertinence de la décision”, a-t-il soutenu, notant que l’ignorance de cette réduction du contrôle de la décision au contrôle de gestion conduit à l’incapacité à réaliser une soutenabilité durable des finances publiques et bloque une réforme en profondeur de leur modèle de gouvernance.

Les travaux de ce colloque, organisé les 16 et 17 décembre par le ministère de l’Economie et des Finances et FONDAFIP, avec le soutien de la RFFP, s’articulent autour de trois panels portant sur les modèles de régulation de la décision en finances publiques et de la gestion financière publique, ainsi que sur les trois fondamentaux d’un modèle des finances publiques.

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