Peine de mort : le Maroc s’apprête à voter pour le moratoire des Nations Unies
Le ministre de la Justice marocain, Abdellatif Ouahbi, a récemment annoncé un tournant majeur dans la politique nationale en matière de justice. Lors d’une séance parlementaire, il a confirmé l’intention du Royaume de voter en faveur de la dixième résolution des Nations Unies sur le moratoire de la peine de mort. Ce geste, inédit pour le Maroc, devrait être acté lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2024.
Un engagement pour le droit à la vie
Cette décision s’appuie sur l’article 20 de la Constitution marocaine, qui affirme que « le droit à la vie est le premier des droits de tout être humain ». Le ministre a insisté sur l’importance de cette avancée, qu’il qualifie de « changement historique » pour le Royaume. En effet, bien que le Maroc applique un moratoire de facto sur les exécutions depuis 1993, il s’était toujours abstenu de voter sur les résolutions similaires des Nations Unies.
Avec ce nouveau positionnement, le Maroc montre sa volonté de renforcer sa politique des droits de l’Homme tout en prenant en compte les spécificités nationales et les sensibilités du débat sociétal.
Une justice tournée vers l’avenir
Ce changement s’inscrit également dans une dynamique plus large de transformation du secteur de la justice. Abdellatif Ouahbi a mis en avant les progrès réalisés en matière de digitalisation des services judiciaires, offrant aux citoyens et aux professionnels des outils modernes et accessibles. Ces initiatives témoignent d’un engagement global à moderniser le système judiciaire tout en respectant les principes fondamentaux de la justice humaine.
Un signal fort sur la scène internationale
En soutenant cette résolution, le Maroc réaffirme son rôle actif dans la promotion des valeurs universelles. Ce vote pourrait également renforcer sa position sur la scène internationale en tant que pays progressiste et attaché à une justice respectueuse des droits humains.
Ce pas en avant suscite cependant un débat au sein de la société marocaine, où les avis sur la peine de mort restent partagés. Mais il marque indéniablement une étape clé dans le cheminement du Royaume vers une justice plus humaine, alignée sur les aspirations universelles.
Le vote du Maroc pour le moratoire ne représente pas seulement une prise de position internationale, mais également une affirmation de son engagement en faveur d’une justice moderne, ancrée dans le respect du droit à la vie.