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Pétrole : Les vicissitudes du marché international et les sempiternelles hausses des prix

Le conflit actuel russo-ukrainien s’est évidemment répercuté sur plusieurs secteurs, entre autres, les cours du pétrole, gaz, produits alimentaires de première nécessité. Les conflits similaires à celui-ci suscitent souvent une série des hausses des prix, mais cette fois-ci il s’agit d’un conflit déclenché tout en se coïncidant avec la levée des restrictions sanitaires un peu partout dans le monde.

Par conséquent, la flambée des cours de certains produits, que ces deux pays produisent et exportent, atteindra un niveau inédit, en cause de la reprise économique mondiale qui s’ajoute au conflit en question.

En effet, ce mercredi 2 mars 2022, les cours du brent ont atteint les 111 dollars baril (150 litres) pour une livraison en mai 2022. Ce niveau n’a jamais été atteint depuis 2014, où des tensions ayant donnée naissance à l’Etat islamique en Irak, un important producteur du pétrole, et en Syrie, ce qui a causé une hausse à l’époque jugée inédite.

Les prix qui ont marqué la période allant de 2014 jusqu’à maintenant ont leurs raisons conjoncturelles -politiques et économiques- leur permettant d’atteindre leurs niveaux, tel que plus de 100 dollars le Brent de pétrole au début de l’année 2014, moins de 30 dollars en janvier 2016, 75 dollars en juillet 2021. Les principaux producteurs sont les États-Unis, l’Arabie saoudite et la Russie avec respectivement 15,6%, 13,1% et 13% de la production mondiale.

La plupart des pays riches en ressources d’hydrocarbures ne consomment pas autant qu’ils produisent, ils peuvent exporter massivement leur production. A l’exception des États-Unis, qui est à la fois le premier producteur de pétrole brut, et le premier consommateur mondial de pétrole.

La dépendance mondiale vis-à-vis du pétrole produit au Moyen-Orient s’est intensifiée durant cette dernière décennie avec l’émergence de la Chine, devenue en 2015 le premier importateur mondial.

Ces pays se dotent d’une notoriété à l’échelle internationale, et ce grâce aux coûts de production extrêmement bas, car leurs gisements sont gigantesques et faciles à exploiter, car situés à terre (onshore) et non en mer (offshore). Cet avantage compétitif permet la capacité de supporter des prix bas pendant plusieurs années. Ces pays exportateurs à bas coût (à l’exception du Venezuela) se réunissent dans le cartel de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole).

Que faire pour contrecarrer la flambée des prix de pétrole ?

Quand la concurrence est à son paroxysme, selon les us et coutumes de la pratique, les pays producteurs injectent davantage de barils dans le marché pour faire chuter les prix et regagner des parts de marché. Une fois la concurrence éliminée, ils peuvent réduire leur production pour faire remonter les prix. Et c’est bien ce qui s’est passé entre 2014 et 2016 pour contrer l’expansion de la production de pétrole de Schiste américain.

Après une période de trêve, les prix du pétrole repartent à la hausse après une ou deux années de stabilité à des niveaux bas. Cette tendance haussière des cours du pétrole est due à la conjugaison de deux facteurs déterminants :

-Du côté de l’offre, la chute des cours du pétrole est néfaste pour les investissements dans les infrastructures, car elle réduit leur rentabilité. Il s’ensuit une régression des capacités de production qui finissent par peser sur les quantités de barils mis sur le marché.

-Du côté de la demande, la chute des cours du pétrole renchérit le prix des énergies alternatives et exacerbe la nécessité de réduction de la consommation dans les pays importateurs. Il s’ensuit une remontée de la demande de pétrole.

Les deux éléments combinés, baisse de l’offre et hausse de la demande,  provoquent une escalade du prix du pétrole.

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