La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a pris part, mardi, au Sommet gouvernements-entreprises MENA-OCDE, tenu sous forme virtuelle en raison du contexte sanitaire actuel lié à l’épidémie du Covid-19.
Le Sommet de deux jours, organisé à la veille de la Conférence Ministérielle MENA-OCDE 2021, est destiné à réfléchir à la conception d’une feuille de route pour une reprise économique post-Covid-19 inclusive et résiliente dans la région MENA, qui sera soumise à la Conférence Ministérielle.
Le Sommet économique réunit des ministres et des représentants d’associations professionnelles et de la société civile pour débattre des questions essentielles à une reprise économique inclusive, notamment l’investissement, les chaînes de valeur, l’autonomisation économique des jeunes et l’informalité.
La CGEM y a été représentée par son vice-président Mehdi Tazi qui est intervenu lors de la session sur le thème « Favoriser un climat sain pour les entreprises et les investissements », dans le cadre d’un panel sur « l’intégration économique au cœur de la reprise et de la croissance ».
Ce panel, modéré par Fathallah Sijilmassi, ancien secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, a été l’occasion pour les participants de discuter des actions politiques visant à améliorer un climat d’investissement qui pourrait soutenir la reprise, qui serait propice aux PME et permettrait une croissance économique durable.
Les discussions ont notamment porté sur l’intégration économique régionale en tant qu’objectif et moteur des réformes de la politique d’investissement.
Au cours de la dernière décennie, de nombreux gouvernements de la région MENA ont mis en œuvre d’importantes réformes pour améliorer le climat d’investissement, notamment des mesures visant à faciliter l’entrée des entreprises étrangères et à moderniser la réglementation pour les investisseurs, souligne l’OCDE.
Néanmoins, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mobiliser des investissements susceptibles de soutenir la création d’emplois, l’amélioration de la productivité et la diversification économique, permettant ainsi de passer à un modèle économique favorisant une reprise plus durable et plus inclusive.
Comment le secteur privé évalue-t-il la réponse à la crise des pouvoirs publics pour soutenir et retenir les investissements ? Quels sont les défis, les opportunités et les options politiques pour la reprise des investissements dans la région MENA? Comment le recentrage actuel des stratégies sectorielles peut-il favoriser davantage l’investissement et quels sont les secteurs les plus stratégiques pour une reprise durable ? Quels types d’investissements de qualité sont nécessaires pour soutenir le développement des PME et la création d’emplois ? Quelles sont les priorités politiques pour faire progresser le commerce et l’intégration des investissements dans la région ? Autant de questions ayant ponctué les échanges des participants.
Parmi les panélistes, Fareedon Hartooqa Secrétaire-Général de l’Agence jordanienne de promotion de l’investissement, Gabriela Figueiredo Dias, Présidente de la Commission portugaise du marché des valeurs mobilières, Vice-présidente du Comité de gouvernance d’entreprise de l’OCDE, Ahmed Safar de l’Union générale des chambres de commerce libyenne, Benjamin Godel, Senior Manager Moyen-Orient et Afrique du Nord, BDI, et Dominique Brunin, Directeur du développement et des relations extérieures à la Chambre de Commerce Franco-Arabe.
Dans son intervention, Mehdi Tazi, Vice-président de la CGEM a souligné l’importance d’une plus forte implication du secteur privé dans le processus de consultation afin d’assurer des réformes nécessaires pour une résilience et une relance économique post-Covid.
« Il est important dans cette période de crise, une concertation rapide entre secteurs public et privé », a affirmé M. Tazi qui a livré un témoignage sur la façon avec laquelle le Maroc a géré la pandémie.
Le Maroc a été félicité à plusieurs reprises pour sa bonne gestion de la crise sanitaire, car il a montré « un bon exemple dans les échanges entre public et privé », a souligné le Vice-président de la CGEM, qui a relevé l’importance d’une prompte réactivité pour gérer les crises.
Tout d’abord, dès le déclenchement de la crise sanitaire, un comité de veille économique a été installé au Maroc. Il a pris rapidement des décisions en passant par des circuits législatifs rapides et écourtés en vue d’apporter des réponses adéquates à la crise, a-t-il dit.
Ensuite, la CGEM a proposé un plan de relance complet, en prenant le soin de consulter toutes les parties prenantes, a-t-il poursuivi, relevant que ce plan de relance repose sur une triple intervention : sur l’offre, sur la demande (protéger l’emploi), puis sur les grands projets de relance.
A cela, s’ajoute la mise en place d’une Loi de Finance rectificative, avec des interventions sur les stratégies de relance industrielle et une adaptation du tissu industriel pour répondre à la crise.
La CGEM a, par ailleurs, veillé à déployer une campagne de test du Covid-19 auprès de ses entreprises membres déployés par la CGEM, tout comme elle a déployé une grande intervention sur la formation pour pallier à la perte des emplois et en vue d’assurer la reconversion professionnelle.
Tout cela « a aidé le Maroc à mieux gérer la crise sanitaire », s’est félicité M. Tazi qui a souligné l’attitude « positive » de la CGEM pour une reprise économique.
Plusieurs sessions thématiques ponctuent les travaux de ce Sommet de deux jours. Elles portent notamment sur l’ »amélioration de la connectivité et la participation à la chaîne de valeur », « l’émancipation économique des jeunes » et « la résilience sociale ».
Les conclusions et recommandations issues de ce Sommet permettront d’éclairer la réunion ministérielle MENA-OCDE, qui se tiendra jeudi et qui définira un programme commun de réformes économiques dans la région.
Le Sommet gouvernements-entreprises MENA-OCDE a été marqué, à son ouverture, par le lancement du rapport « Perspectives de la politique d’investissement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ».
Ce rapport, qui fait l’inventaire de dix années de politique d’investissement dans la région, en retenant les défis communs et offrant des suggestions de priorités de réforme, sert de point de référence pour les décideurs et la communauté internationale dans le cadre de leur dialogue sur la conception d’une feuille de route pour la reprise dans la région.