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Le présentéisme, l’ami intime de l’absentéisme et l’ennemi de l’entreprise

On ne peut nier que l’absentéisme, caractérisé par des absences fréquentes et imprévues du personnel sans motif valable, est préjudiciable pour une entreprise.

Cependant, ce que la plupart des employeurs et des managers ne réalisent pas, c’est que son contraire peut également être tout aussi dommageable pour les résultats de l’entreprise. En effet, le coût du présentéisme pour les organisations est près de 10 fois supérieur à celui de l’absentéisme.

Le présentéisme est un terme utilisé pour décrire un phénomène dans lequel les employés viennent travailler même lorsqu’ils ne se sentent pas bien, qu’ils sont malades ou qu’ils souffrent d’un problème de santé qui les empêche de se concentrer pleinement sur leurs tâches professionnelles.

En pratique, le terme semble être associé à au moins trois formes : Premièrement, les personnes qui se rendent au travail même si elles sont malades, ce qui est assez courant. Deuxièmement, le fait de passer de longues heures sans travailler ou de faire croire aux gens que vous travaillez (par exemple, en laissant une veste sur le dossier d’une chaise et en passant du temps ailleurs), parfois appelé « présence en face à face ». Et enfin, le fait de travailler à un niveau réduit en raison d’autres distractions, comme naviguer sur Internet ou jouer à des jeux en ligne, fait également partie du présentéisme.

Généralement, les lieux de travail peuvent être confrontés au présentéisme pour plusieurs raisons :

– Congés de maladie non payés.

– Lorsque l’employé a l’impression que l’entreprise a besoin de lui. Ce sentiment peut se produire dans des services sous-effectifs, parmi les employés experts qui se sentent irremplaçables ou au sein des équipes confrontées à des délais serrés.

– Les inquiétudes concernant la perte de l’emploi, en particulier dans une économie en déclin ou au milieu d’une vague de licenciements dans l’ensemble du secteur, poussent certains employés à penser qu’arriver tôt au bureau et rester tard augmentera leurs chances d’éviter les licenciements.

Par ailleurs, toutes ces formes de présentéisme peuvent avoir un impact sur l’épuisement mental et physique des employés, ainsi que sur le déclin de leur productivité et de leur satisfaction. De plus, lorsque les employés malades ne restent pas à la maison, ils peuvent influencer négativement d’autres personnes à être non performantes.

Le présentéisme peut également réduire la qualité du travail, car un employé fatigué ou surmené est plus enclin à commettre des erreurs.

Lorsqu’il n’est pas contrôlé, le présentéisme peut inciter d’autres employés à adopter des comportements similaires, ce qui propage une culture de travail malsaine au sein de l’entreprise.

En fin de compte, les entreprises dépendent de la productivité de leurs employés. Le présentéisme étant une perte de productivité, de nombreuses entreprises tentent activement de lutter contre ce problème.

Pour y faire face, plusieurs solutions peuvent être envisagées, telles que l’offre d’une gamme plus large de congés (familiaux, personnels, médicaux, etc.). De plus, le développement de programmes de bien-être visant à améliorer la santé physique et mentale est essentiel.

Les managers doivent non seulement encourager leurs employés à rester à la maison lorsqu’ils ne se sentent pas bien, mais ils doivent également suivre ces conseils eux-mêmes.

Cela pourrait entraîner de l’absentéisme ; cependant, un équilibre entre les deux amis intimes, le présentéisme et l’absentéisme, est recommandé.

Ainsi, les employeurs doivent veiller à ce que les flux de travail soient facilement transférables et à ce que des modalités alternatives, comme le travail à distance, puissent être rapidement mises en œuvre. Toutes ces solutions ont un coût.

Cependant, lorsqu’elles sont correctement mises en œuvre, elles peuvent réduire le coût de la perte de productivité due au présentéisme et à son ami allié, l’absentéisme.

 

HANNOUN Fatima-zahra Experte en management( lauréate de l’ENCG MAROC), doctorante en sciences de gestion,étudiante en sociologie.
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