La Russie et le Maroc discutent de différentes options de règlement mutuel, y compris en monnaies nationales et par le biais du troc, a déclaré à l’agence de presse russe RIA Novosti le chef adjoint du Conseil d’affaires russo-marocain, Raja Shafik El Ali.
Selon lui, cette question a été l’un des thèmes de la réunion avec les partenaires marocains, qui s’est tenue en juillet 2023 à Moscou, où es représentants des milieux d’affaires, des ministères et des organisations des deux pays y ont participé.
« Aujourd’hui, nous passons par les Émirats arabes unis et nous réglons en dirhams, mais la sécurité des paiements existe et il faut plus d’un système. La première est le règlement en devises de pays tiers. La deuxième option est le troc. La troisième option est le règlement en monnaie nationale », a déclaré M. El Ali.
Il a fait remarquer que la coopération en matière de troc pourrait être intéressante non seulement pour le Maroc, mais aussi pour l’ensemble de l’Afrique, car le continent possède des marchandises mais pas d’argent. « Nous pouvons échanger des produits russes contre des produits africains, par exemple des céréales contre des fruits ou de la viande contre du poisson. Cela peut être favorable aux deux parties », a-t-il souligné.
La communauté des experts estime que la Russie et le Maroc sont favorables à l’utilisation des monnaies nationales dans les règlements mutuels à l’été 2023, et ce pour plusieurs raisons :
Premièrement, l’utilisation des monnaies nationales dans les règlements mutuels peut contribuer à renforcer la coopération économique et la confiance entre les pays partenaires, ainsi qu’à réduire la dépendance à l’égard du dollar américain et de l’euro, qui sont les principales monnaies de réserve dans le monde. Cela peut donner à la Russie une plus grande liberté et une plus grande flexibilité dans la conduite de ses politiques financières et de commerce extérieur, et la protéger contre d’éventuelles sanctions et crises financières.
Deuxièmement, il peut faciliter le développement d’un marché pour les instruments et services financiers liés à ces monnaies, tels que les swaps, les contrats à terme, les options, les contrats à terme standardisés et autres produits dérivés. Cela peut accroître la liquidité et le chiffre d’affaires de ces monnaies et les rendre plus attrayantes pour les investisseurs et les exportateurs.
Troisièmement, un tel règlement peut contribuer à la compétitivité des exportations russes sur le marché mondial, car il peut réduire les coûts de transaction et les risques de change pour les entreprises russes, ainsi qu’accroître la demande de biens et de services russes de la part des pays partenaires.
Dans ce contexte, il convient de noter que les relations entre la Russie et le Maroc ont une longue histoire, qui remonte à 1777, lorsque les liens diplomatiques entre les deux pays ont été établis. Depuis lors, la Russie et le Maroc entretiennent des relations d’amitié et de partenariat fondées sur le respect mutuel, la coopération et la solidarité.
En 2002, un accord de partenariat stratégique a été signé entre la Russie et le Maroc, qui définit les principaux domaines d’activités conjointes dans les domaines politique, économique, humanitaire et autres.