Budgétisation Sensible au Genre.. Le Ministère de l’Economie et des Finances met en avant l’expérience marocaineSociété et Région
Les moyens de renforcer l’efficacité de la budgétisation sensible au genre et l’intégration de l’approche genre dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre du budget au Maroc, ont été au centre des débats lors d’une conférence régionale, dont les travaux se sont ouverts mercredi à Marrakech.
Les intervenants lors de cette rencontre, initiée par le ministère de l’Economie et des Finances, en partenariat avec ONU-Femmes, l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Union Européenne, sur le thème « Budgétisation sensible au genre : les finances publiques, un moteur de changement pour l’égalité », ont souligné que l’intégration de l’approche genre dans le processus d’élaboration et d’exécution du budget au Maroc fait partie des acquis et des réformes entreprises par le Royaume ces dernières années dans le cadre du renforcement de l’équité et l’égalité entre les sexes.
Des représentants d’organisations internationales et des experts ont ainsi expliqué que cette rencontre vise à évaluer l’expérience marocaine en matière de budgétisation sensible au genre et à examiner le degré de cohérence des législations nationales avec l’approche genre, à la lumière des expériences internationales (Canada et Espagne), tout en relevant les entraves qui se dressent devant la mise en œuvre effective de la budgétisation sensible au genre.
S’exprimant à cette occasion, la directrice régionale de l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, Susan Michael, a indiqué que cette rencontre aborde le rôle des finances publiques en tant que moteur de changement pour atteindre l’égalité, citant, dans ce sillage, la «Déclaration de Pékin» qui constitue une feuille de route dans le domaine de l’autonomisation des femmes, et un cadre référentiel pour analyser la situation de la femme dans le monde et évaluer les efforts déployés par les pays pour assurer son autonomisation.
Elle a également insisté sur la nécessité d’intégrer l’égalité des sexes dans les budgets publics et les politiques fiscales, ainsi que sur la mobilisation de financements internes et externes et la rationalisation de l’utilisation des ressources disponibles, expliquant que la budgétisation sensible au genre n’est pas uniquement un outil technique mais aussi un facteur central pour parvenir à une société juste et équitable.
De son côté, le directeur régional de l’AFD pour l’Afrique du Nord, Mathieu Vasseur, a souligné que la budgétisation sensible au genre en tant que véritable outil pour assurer une égalité effective se trouve au cœur du partenariat avec le Royaume.
Il a saisi l’occasion pour passer en revue les principales réalisations de l’AFD et les activités qu’elle mène avec ses partenaires, essentiellement dans le domaine de l’autonomisation économique des femmes.
Pour sa part, le directeur régional de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, Jesko Hentschel, a mis l’accent sur les transformations sociétales opérées au Maroc et l’évolution dans le domaine des droits de l’Homme, en général, et des droits des femmes en particulier, appelant à une évaluation continue des mécanismes liés à la budgétisation sensible au genre et à son utilisation optimale, ainsi qu’aux acquis accumulés en la matière.
Cette rencontre de deux jours, qui connait la participation de ministres, de hauts responsables de l’administration publique, des organisations et experts internationaux, s’inscrit dans le cadre des préparatifs des Assemblées générales de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, prévues en octobre prochain à Marrakech.