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Relance post-Covid.. Les responsables politiques doivent placer les femmes au cœur de leurs stratégies

Les chocs économiques touchent différemment les femmes et les hommes. Cela doit être pris en considération par les responsables politiques. Face à la crise Covid-19, ces derniers doivent placer les femmes au cœur de leurs stratégies, selon un article paru récemment dans le blog de la Banque mondiale.

Dans de nombreux pays, les femmes ont été durement pénalisées par les mesures de confinement. En Amérique latine par exemple, les risques de perdre des emplois dans les premiers mois de la pandémie étaient 50% plus élevés pour les femmes que pour les hommes, indique l’auteur de cet article.

Par ailleurs, l’emploi des femmes est fortement concentré dans des secteurs vulnérables à la pandémie, comme le commerce de détail, la restauration et l’hôtellerie. Souvent informel, ce type d’emploi ne bénéficie pas de protections telles que les congés maladie ou l’assurance chômage. A la disparition de ces emplois, les femmes se trouvent donc privées de moyen pour amortir le choc.

Pourtant, les femmes pourraient jouer un rôle considérable dans la reprise économique, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Selon la Banque mondiale, la réduction des inégalités pourrait permettre au Niger par exemple d’augmenter de 25% son PIB par habitant.

Que peuvent faire les pouvoirs publics ? En premier lieu, il faut accélérer la numérisation de leurs systèmes d’identification de la population, de leurs plateformes de paiement et d’autres services essentiels, en partenariat avec le secteur privé. Des systèmes numériques de pointe pourraient repérer les femmes dans le besoin afin de leur faire bénéficier de transferts monétaires rapidement et en toute sécurité.

En second lieu, il faut lever les obstacles qui empêchent la pleine inclusion économique des femmes, comme entrepreneures ou comme salariées. En effet, le risque d’une cessation d’activité des entreprises détenues par les femmes était supérieur de 10 points de pourcentage pour les entreprises féminines. Généralement, la plupart des entreprises détenues par des femmes sont plus petites.

Il faut noter à cet égard que la réduction des inégalités entre les sexes dans l’entrepreneuriat contribuerait à réduire la pauvreté, créer des emplois et stimuler la croissance et l’innovation. C’est pour cette raison que les pouvoirs publics doivent cibler des lignes de crédit et d’autres formes de financement en faveur des entreprises féminines, encourager la création de plateformes de commerce en ligne qui permettent aux entrepreneures d’accéder aux marchés et aider les incubateurs d’entreprises à surmonter leurs préjugés à l’idée d’investir dans des projets portés par des femmes. Ce soutien doit également toucher les salariées.

Les lois et les réglementations doivent également être modifiées pour prévenir toute discrimination à l’encontre des femmes sur le marché du travail. Et tous les pays auraient intérêt à se doter de politiques de congé familial adaptées et d’organiser, avec le soutien d’acteurs publics et privés, une prise en charge des enfants de qualité.

Enfin, les gouvernements doivent assurer aux filles une bonne éducation. En plus d’ouvrir l’accès à l’emploi, l’éducation est la clé permettant aux femmes d’avoir du pouvoir et de l’influence dans leur propre vie.

A cause de la pandémie, les gouvernements ont opté pour l’enseignement à distance. Or, l’accès au télé-enseignement est encore plus compliqué pour les filles : si la famille ne possède qu’un seul téléphone portable, il a plus de chances d’être utilisé par les frères que par leurs sœurs. Les gouvernements doivent veiller à ce que les filles comme les garçons renouent bien avec un processus d’apprentissage.

Confrontés au pire défi de notre génération, les gouvernements doivent comprendre que les femmes sont au cœur de l’avènement d’un monde post-Covid plus résilient, conclut l’auteur de l’article.

K. FAKHIR

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